Home, Sweet Home....

Je rentre chez moi.

Il pleuvait au Maroc quand j ai décollé , et a 25min de l atterrissage, le soleil français caresse les ailes de mon avion.

Cela me rappelle mon retour des Etats Unis, l année dernière. Même rangaine. Mêmes larmes. Retour aux sources.

On reprend la meme et on recommence.

Je n ai parle a personne de tout le vol. Moi qui suis d habitude si joviale et a l ecoute...

 Cette fois je ne veux rien entendre,ni écouter,ni dire.

J ai simplement communiqué dans un language très concis -"Bonjour-Malboro convertibles svp-Vous n en n avez pas?-Vogues alors je vous prie.Merci" -vous l aurez compris-mon désir de me goudronner les poumons pour les 2 mois a venir-voeu exhausse.

J ai écrit une chanson, celle que je n arrivais pas a commencer-ni finir- depuis des lustres alors que pourtant j avais les grandes lignes dans mon esprit.

J ai ecoute un titre a la con d une minette américaine qui se compare a un building pour faire passer le message suivant a son ex : tu m as mis tarif, mais tkt moi je suis solide comme un roc, je vais me reconstruire comme l'Arche de la Defense, Bolos.

Et le pire c est que j ai chialé. Scandaleux.

Je suis ensuite passée a du Aretha Franklin avec I say a Little prayer for you, excusez du peu. Puis je me suis reboostee avec du Wake me up before you Go (George Mickael,mais ais-je besoin de le préciser?), et j ai imaginé ma mère et ma soeur faire une choré dessus que je pourras filmer dans nos moments de folie douce, ça m a fait sourire.

J ai fini avec du Parov Stelar.Du Patrice.J' ai stoppe net Patrice. Souvenir encore trop frais.

Je suis tombée par hasard sur En rouge et Noir. Bah franchement, c est pas ma cam, mais quand ça va mal, ça vous redonne une peche d enfer ce machin la.

Et je ne sais comment, j'ai fini avec "CHANTE", le titre façon Grease-a-la-française-archi-minable-, du groupe des années 80 , rooouuulement de tambourrrssssssss…….===>Les Forbans. 

Les Forbans. FORBANS. 

Je suis retombée instantanément en dépression.

Retour a la case départ, ne touchez pas 20 000 Francs.

Je sens deja mon esprit s'évaporer, tous les gens que j ai rencontré sont comparables a des êtres imaginaires, rencontrés dans une autre vie, sur une autre planète, dans un autre temps.J ai l impression d avoir mille ans. Je n en ai que 24 pourtant.

J ai du rêver.

Quand je suis sortie de l'avion, le froid m a surprise. J ai passe les contrôles de sécurité, j ai appelé ma mère pour ne rien dire. Je suis restée silencieuse, elle a compris, et m a chuchoté "Viens vite a Biarritz mon ange,ça va aller".Et puis,j ai attendu ma valise.J'ai repense a toutes ces fois ou j ai attendu des valises. Comme j étais pressée de les récupérer pour retrouver l'homme que j aime a la sortie, la mère,la soeur, l ami que je suis impatiente de retrouver. 

Comme j ai été heureuse de la faire cette foutue valise,et comme elle est lourde ce soir.....

Je me suis demandée combien d entre eux rentraient chez eux heureux de leur voyage.

J ai pensé a tous ces gens qui récupèrent leurs valises gonflées de souvenirs, de regrets, de grandes décisions, de petits rien de la vie..Et combien d entre eux avaient, tout comme moi , peur de la défaire.

Apres, je suis allée fumer une cigarette dehors.J ai eu froid. J ai regardé un avion décoller dans la nuit. J'ai pense a mon père,qui me manque. Qui prend si souvent l'avion...qui me fait penser a ses petites fleurs presque transparentes qui volent dans l air et qu on n arrive jamais a saisir dans le creux de sa main.Et quand un jour on y parvient, on fait un voeu, parce que l on sait que c est précieux d'y être parvenu.

Mon agent est venu me chercher. Je l ai serré contre moi longtemps, et si fort qu il fut surpris.Il a vu que j avais les yeux gonfles parce qu il m a dit que j étais belle,quoique il arrive. Nous avons tiré un trait ensemble sur le Maroc dans la voiture, avons conclu qu'une page se tournait,qu'il était temps d en écrire une autre, a notre sauce,et qu'ensemble, on était plus forts que beaucoup d autres. Nous avons parlé sérieusement de ma carrière, de ce qui allait se passer dans les jours a venir, nous avons signé un peu de paperasse,mis au point une stratégie pour les rendez vous a venir ce mois ci, et puis on s est mis a rêver...

De tout ce qu'il va m arriver bientôt, de la reconnaissance de notre travail, de la joie que nous aurons sur scène , des gens qui chanteront mes refrains dans la rue, de mon premier passage radio, de notre société d édition ,des jeunes artistes dont je m occuperais plus tard,quand j aurais réussi et que je serai vielle, de notre amitié inébranlable, de notre amour pour la musique,les choses bien faites,les gens gentils.Le public. L'acoustique.Les clips.La vie.La vie.La vie....
Et quand bien meme cela n arrivait pas, nous aurons eu la chance de les rêver. 

Et puis,il m a raccompagnée chez ma soeur, qui m a parue encore plus belle que lorsque je l avais quittée. Que j ai serrée dans mes bras, et comme a chaque fois, j en senti l'odeur de ses cheveux qui me rappelle notre enfance.Nous avons ri bêtement, comme deux copines un peu timides de se retrouver apres une longue absence, un long manque.
Je lui ai raconté mon ressenti, mon chagrin,ma valise trop lourde , ma joie de la retrouver,mon impression d avoir rêvé, mes delirs, mes nouveaux tocs et nouvelles expressions made in Maroc, mes révélations sur la vie, l amour, l amitié, la trahison.

Je lui ai lu la chanson écrite dans l avion, et elle a souri. Je connais ce sourire la. Il signifie que ça lui plait, et qu a son avis, ce sera un grand succès. Il signifie aussi qu elle a de la peine pour moi. Elle me dit qu elle est decue du comportement des gens, que je ne les mérite pas. Elle me demande a quoi sert tout ça au final?

A avancer ....A comprendre...A chercher sa propre verite, ma chérie. Voila a quoi ça sert.

Et enfin, elle se couche,s'excuse de ne pas être un oiseau de nuit, et s'endort.

Et moi, je suis rentrée a la maison.

<3 br="br" nbsp="nbsp">