samedi 12 juillet 2014

Tout ce qui fout le camp

Tout s'éteint.
La lumiere, l'envie,l'amour,le coeur.
Cette gorge qui s'étrangle sans aucune main autour d'elle pour l'aider a y parvenir.
Ce monde si peuplé qui me renvoie tant a ma solitude.

Je ne comprends plus rien.
Ni ce qui m'entoure,ni moi-même. Je ne me reconnus plus. Je veux tout, une vie fabuleuse, un bebe, des diners entre amis, des bougies parfumées, cette plage de sable fin, des disques qui se vendent, un amour torride, des fous rires, un parapluie en dentelle.

Et puis d'un coup, mon corps se vide de tout. Tout ce vide me donne le vertige,a tel point que je n'ai plus besoin d'une falaise pour me jeter dans le vide. J'y suis deja.
Je n'arrive pas a guérir cet autre moi qui me rend stérile de tout sentiment, de toute envie, de toute vie intérieure. A l 'aide.
Je me sens tellement et terriblement seule.

Je ne comprends pas les gens dehors qui cherchent l excitation, le pouvoir, l'aventure et l'exces.
Je ne comprends pas ce monde, toutes ces images a la tv qui me flinguent la tete. Je ne pige pas mon couple qui a tout pour marcher et qui finit toujours dans le mur. Je n'ai honte de rien, j'ai mal, c est tout.

Je souffre d'avoir tout compris a notre existence, de réaliser que les hommes déforment ce que la vie peut apporter de meilleur. Je me déchire le coeur a trop réfléchir, a capter qu ici,on travaille pour gagner un salaire que l on dépensera dans de la merde, et qui nous obligera a retourner travailler encore et encore pour retoucher le meme salaire et s acheter les memes conneries et payer des coups a boire.

Dire aux autres: " Moi,j'ai fait ça", "Moi, je connais untel"," Moi j'ai acheté ça et c'est pas tout le monde qui peut se l'offrir","Moi au moins,je fais un 36".

"Toi, tu nous fais tous chier et on t'emmerde. T'as réussi quoi au juste? T'as trouvé un remède au SIDA? Tu as sauvé des Palestiniens sous les bombes? Non t'as juste donné ton sandwich au SDF de ta station de métro et tu te sens mieux dans ta petite peau de petit terrien qui va s'en féliciter pendant une semaine.
Toi et tes petits problèmes de terrien a la con, tes petites soirées alcoolisées, tes petits euros que tu epargnes pour quoi au juste? On n'enterre pas les hommes avec leurs billets, ni meme avec leurs maisons, leurs écrans plats, leurs voitures de luxe, leurs rollex. (si,une rollex c'est possible en y réfléchissant bien). Tu n'as pas l'impression qu'on atteint timidement ses limites sans jamais les repousser? Sans se dire "Putain mais ma vie, je dois m'en servir autrement, faire de grandes choses, puisque je vais mourir, pourquoi ne pas mourir satisfait de soi meme?""

Je suis remplie d'eau.
Je donne des leçons et pourtant je suis comme vous: j'ai peur de l'inconnu.
Mais ce confort financier et matériel actuel m'effraie encore plus.
Je ressens un tel inconfort d'avoir tout ça, et de ne pas m'en contenter,parce que je sais que ce n est pas le principal, ni ce qui rend heureux. Cette course contre la montre,l'argent,le vice.

Si tu ne fais pas la fête tous les samedis,si tu ne bois pas de champagne pour t'amuser, si ta carrière n'avance pas, et si tu ne sors pas faire la fête pour le 31 décembre comme tout le monde , alors on considère que ta vie ne vaut rien.
Comme tout le monde.
Et si on ne voulait plus être comme tout le monde?
Et si moi je veux arroser mes plantes avec du thé, faire la vaisselle avec mon gel douche parce que j aime son odeur, me coucher tôt le samedi, partir faire le tour du monde pour gouter a tout, ne pas m acheter de maison a 30ans, et aimer quand il pleut parce que ça me rappelle l'Angleterre???
A t on le droit de vivre différemment?

Vous aimer, mais ne pas vous comprendre.
Vous enviez,sans jamais vous jalouser.
Me manquez, mais ne jamais vous l'avouer,parce que je pleure trop facilement et que ces larmes me gênent.

Attendre quelque chose de la Vie.
Quelque chose,d'autre.

Vous attendre,vous,derrière votre écran.

Vous embrasser.

E








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